Il y a des jours, comme ça... [PV Dany]

Il faisait plutôt sombre ce soir la. Les lampadaires dans la ville semblaient frétiller à la venue de la nuit, comme si celle-ci les menacer, comme s'ils devaient se prosterner devant la noirceur des ténèbres et s'éteindre a jamais pour les laisser prospérer.

Le vent soufflait doucement à travers les feuilles des arbres, tandis que la chaleur de la journée laissait peu à peu place à la fraicheur de la nuit. Il devait être aux alentour de 22 heures. L'heure approximative du coucher du soleil à cette période de l'année, à quelques minutes près bien sur. A cette heure ci, tout le monde était déjà barricader chez lui, parti se reposer.
Aucun ne voulait rater l'heure de distribution du lendemain, l'heure où chacun pourrait récupérer un peu de temps.

Cameron, cependant, restait la, à humer l'air, ressentant chaque petite rafales de vent dans ses cheveux. Il n'avait que faire de gagner du temps. Pourquoi faire? Il pouvait déjà vivre indéfiniment. Au contraire, il préférait distribuer le temps dont il disposait pour permettre à d'autre de vivre. Il disposait sur le bras d'un chronomètre de plus de soixante-dix-huit ans. A quoi cela pouvait-il servir de disposer d'autant de temps? Et encore, cela n'était que le temps qu'il disposait sur le bras. Si on pensait au nombre d'année qu'il avait voler peu de temps avant en acceptant un contrat, cela devenait ironique. Et d'autant plus quand o savait le nombre d'année qu'il disposait à droite à gauche. Probablement assez pour permettre a toute la population mondiale de vivre gracieusement pendant un mois, voir plus. De toute façon, vu la décadence de la population depuis les cent, voir cent cinquante, dernière années...

Chaque jour, les riches s'engraissaient, tandis que les pauvres ne pouvais que s'efforcer de vivre, luttant pour chaque secondes, car à ce niveau de vie, chaque secondes comptent.
Cameron se leva de son perchoir, et entreprit la descente en ville. Il ne risquait pas de croiser grand monde, et il voulait voir les dégâts de la journée.

Quand il arriva dans la rue principale, il comptait déjà environ une dizaine de personnes qui avait succomber au manque de temps. Encore des pauvres gens qui n'avaient pu rejoindre les familles, qui n'avait pu survivre à cette course à la montre.
Il baissa la tête et s'enfouis dans ses pensées quelques peu sombres. Il se dit qu'il devrait peu être agir à nouveau, peut-être devrait-il repartir dans ce si grand paradis afin de pouvoir, à nouveau, faire profiter les honnêtes gens de la valeur du temps.

Il se dirigea lentement vers la banque de temps, y pénétra rapidement sans un bruit. Il faisait cela depuis des années, quelques fois par mois, il savait maintenant comment ne pas se faire repérer.
Cependant, plus le temps passait, plus il était facile de rentrer. Il se disait qu'après tout, cela ne pouvais que profiter aux citoyens, alors à quoi bon le retenir?
Il apposa son poignet sur la machine qui permettais de récupérer le temps, et il lui offrit une dizaine d'année. Cela donnerai un peu de répits aux habitants. Il se dirigea ensuite vers l'extérieur de la ville afin de retrouver son véhicule. Il monta dedans, et reparti en direction des hautes strates de la société. Il paya gracieusement les frais pour passer les points de contrôle, et arriva finalement à sa résidence du quartier ouest. Il se stationna, sorti de la voiture et pénétra dans sa demeure. Elle était vide, comme d'habitude. Enfin, peut-être pas si vide que ça...

Cette nuit là, Daniela se sentait seule dans cette immense maison que lui avait cédée son mari après sa triste mort. Mais cette solitude se faisait lourde et ce depuis bien longtemps. Plus la jeune femme avançait dans cette vie éternelle plus elle prenait conscience de cette anormalité. Jadis, elle savait que les femmes de son âge étaient déjà mariées avec un homme qu’elles aimaient réellement et non pour leurs biens patrimoniaux. De plus, elles avaient déjà des enfants. Parfois ce genre de vie la faisait rêver. Commencer une vie et la vivre en profitant pleinement de chaque instant avant de l’achever environ cents ans plus tard. Un cycle de vie peut-être court pour certains mais qui pouvait paraitre durée une éternité pour d’autres aujourd’hui.

Assise sur son lit, Daniela tourna la page dans un bruit de froissement de feuille et se replongea dans sa lecture. Elle lisait un roman dont elle perdait sans cesse le fil de l’histoire tandis que son esprit vagabondait entre les lignes. Au bout de quelques minutes elle referma le livre en poussant un soupire désespérée. Depuis la mort de Tyler son seul intérêt se portait sur les affaires notamment la finance. Si elle ne voulait pas se faire manger par des requins, elle n’en avait guère le choix. Elle n’avait jamais pensé à finir dans un tel milieu pour être honnête, mais des circonstances imprévues s’étaient imposées à elle si bien qu’elle avait en quelque sorte sortie les griffes pour reprendre le dessus et ainsi trouver ce sentiment de supériorité et de liberté qu’elle avait tant demandé jusqu’à présent.
Doucement, elle se laissa glisser hors de son lit et se dirigea pieds nus sur le l’immense balcon qui surplombait la terrasse. Elle frissonna lorsqu’une légère brise vint ébouriffer ses longs cheveux bruns. La jeune femme observa cinq, dix voir quinze minutes les étoiles perdues dans ses pensées avant de revenir sur ses pas et de saisir son téléphone sur un coup de tête.

- Ricks soyez là dans cinq minutes s’il vous plaît

Dit-elle simplement avant de raccrocher et de balancer son téléphone sur le lit. Sans attendre elle se dévêtit et attrapa d'un geste rapide une robe dos nus de couleur verte et brodée de dentelles noires. Elle saisit quelques affaires à la volée et lorsqu’elle arriva dans le hall d’entrée, elle prit ses escarpins à la main puis s’aventura dans l’allée principale sur les pierres encore chaudes.
Son chauffeur était déjà là, si bien qu’elle n’eut plus qu’à lui indiquer la direction à prendre.

A peine quinze minutes plus tard, elle était arrivée à destination. Elle aurait très bien pu gagner quelques minutes si les rues de Greenwich n’étaient pas bondées à cette heure, car effectivement on y vivait autant le jour que la nuit en raison des restaurants et des boites de nuits très réputés pour leur ambiance des plus luxueuses. A premières vues, elle ne su dire sur combien d’hectares s’étendaient la propriété de Cameron. Sa voiture n’étant pas stationnée dans l’allée, elle doutait de son absence. Elle prit cependant, le temps de patienter. Il allait surement revenir tardivement dans la nuit. Comme elle s’y attendait, la porte d’entrée était fermée si bien qu’elle fit le tour de la maison et par chance y découvrir une porte fenêtre légèrement entrouverte.
C’était là, la première fois qu’elle pénétrait chez lui. Jamais auparavant elle n’était venue pour leurs petites affaires personnelles. Le bruit des ses talons raisonna dans la maison et elle se demanda s’il vivait seule. D’après les quelques recherches qu’elle avait pu faire à son sujet, il n’avait aucune compagnie à sa connaissance. Mais sait-on jamais.
Son regarda vagabonda un peu partout dans la pièce principale, et vint se poser sur une étagère où des photo y étaient encadrées. Elle s’avança vers celle-ci et les regarda une à une, sans rien toucher. Elle y vit un petit garçon aux côtés de ses parents sur l’une d’entre elle et en conclut qu’il devait s’agir –grâce aux yeux du petit- de la famille Rogers. Elle les regarda tour à tour jusqu’à ce qu’elle entende la porte d’entrée claquée.

- Bonsoir Cameron, dit-elle en faisant quelques pas dans sa direction, la fenêtre était ouverte.

Le devança-t-elle avant qu’il n’aille lui faire un reproche sur son entrée par effraction, ce qui n’était pas le cas.

- J’espère que vous avez passé une bonne soirée, ici à Greenwich ...

Questionna-t-elle en lança un bref coup d’œil à son avant bras pour y lire rapidement ce qu’affichait son compteur. Car effectivement, elle savait d’où il venait, une des raisons pour laquelle elle avait eu recours à ses services plutôt qu’à un autre.

Le jeune homme ne se retourna même pas. A quoi bon? De toute façon, il savait très bien qui était la. Il soupira et referma la porte derrière lui. Il retira son manteau et ses chaussures pour se mettre plus à l'aise. Autant l'être maintenant, avant que cela ne dégénère. Bien que la soirée avait déjà mal commencé... Il se dirigea rapidement vers la cuisine, se sorti une bière et l'ouvrit rapidement avant de se diriger vers le salon.

C'est à ce moment la qu'il entendit la jeune femme. Evidemment, depuis la dernière fois, il était facile de reconnaitre sa voix. Et même sans ça, grâce au gorille qui gisait désormais devant la propriété, il savait très bien qu'elle était la. Ce qu'il ne savais pas, c'était pourquoi. Il bu une gorgée de sa bière, et sorti un paquet de cigarette de sa veste. il lui jeta un coup d'œil, voir si ça la dérangeait, puis l'alluma sans attendre de réponse, celle-ci lui important guère. Qu'elle soit d'accord ou pas ne changerai rien. Il la laissa parler, puis bu une autre gorgée, avant de faire tomber la cendre dans un cendrier non loin de la.

" J'espère que tu ne tenais pas trop à ton garde du corps. j'ai bien peur qu'il ne te soit plus très utile."

Il lâcha un petit sourire, puisqu'elle avait jeté un œil a son compteur avant cela. Affichant soixante-huit années il n'y a que quelques heures, il en affichait désormais aux alentour de soixante-douze. Le garde s'était d'ailleurs vidé de tout son temps avant de lui donner les renseignements qu'il désirais. Ou alors, il ne les connaissaient pas. Mais ça, c'était pas son problème. Il regarda la jeune femme dans les yeux quelques minutes, afin d'essayer de comprendre pourquoi elle était ici.

Il n'avait pas tout de suite deviné que c'était elle, avant d'avoir affaire à son garde du corps. Quand il avait appris que c'était elle, après avoir pris déjà quelques mois, il avait était légèrement surpris. Leur contrat étant terminé, il ne savait pas trop quel était le but de cette visite. Il avait alors demandé au garde pourquoi ils étaient la, mais il avait refusé de lui répondre.

Il soupira, avala sa bière d'une traite, ou du moins ce qu'il en restait, et se dirigea vers le salon pour être plus à l'aise, lui indiquant d'un geste du bras la direction. Il s'affala alors sur le canapé et écrasa la fin de sa cigarette dans un autre cendrier. Mauvaise habitude vous me direz? Le tabac ne représentait de toute façon plus aucun danger pour le corps, alors pourquoi se priver?

Cameron regarda à droite à gauche dans le salon histoire de voir si il manquait quelque chose ou si il y avait quelque chose en trop. Rien ne lui parut étrange au premier coup d'œil.
Mais si une fenêtre était ouverte, ce n'était probablement pas lui qui l'avait laisser ainsi. S'enfonçant dans ses pensées, il ne faisait plus vraiment attention à la jeune femme, aussi bien qu'elle aurait pu lui parler, il n'avait rien à faire.

Revenant finalement à lui, il tourna a nouveau la tête vers elle.

" Pourquoi t'es la? Qu'est-ce que tu veux? "

Il lui avait adressé ces quelques mots de façon sèches et strict. Il n'aimait pas les visites importunes, encore moins les surprises, et encore moins venant de riches qui osait exhiber les milliers d'années sur leurs bras. Lui, au moins, respecté assez les autres pour ne pas s'en faire un honneur. Si seulement ils savaient combien d'année il lui restait à vivre, il serai probablement la cible numéro un de la planète entière. M'enfin bref.

Il se tourna vers elle et attendit.

» Absences Dany - Phoenix